Accompagner l’ouverture d’une calandreta

Elu.e.s, technicien.ne.s d'une collectivité, vous souhaitez développer l’enseignement renforcé de l’occitan dans une école publique de votre territoire ? L'OPLO vous accompagne !

Le cadre légal

Une convention cadre pour le développement de l’occitan a été signée entre l’Etat (Ministère de l’Education Nationale), l’OPLO, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Région Occitanie. Cette convention est déclinée au niveau académique.

Il est notamment prévu :

  • d’augmenter les effectifs d’élèves occitanophones ;
  • de renforcer la continuité des cursus de formation ;
  • de faciliter le dialogue entre les services de l’Education nationale, les collectivités et les opérateurs associatifs ;
  • de se doter de moyens pour accroître durablement le nombre d’enseignants.

La loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dîte « Loi Molac », constitue une avancée notable pour l’enseignement de l’occitan.

Parmi les apports qu’elle induit, 6 points principaux peuvent être identifiés :

  1. La loi prévoit qu’un enseignement de la langue occitane soit proposé à tous les élèves, de la maternelle au lycée. La mise en œuvre progressive de cette offre généralisée est définie par convention avec les Régions. 
  2. Les écoles associatives Calandretas, qui proposent un enseignement immersif, bénéficient d’un financement public de toutes les communes de résidence des parents.
  3. Le Gouvernement doit remettre un rapport, chaque année, devant le Parlement, de ses actions relatives à la protection de la langue occitane du point de vue de son enseignement.
  4. La langue occitane est désormais un élément patrimonial : elle doit à ce titre être protégée.
  5. Les textes anciens ou les enregistrements remarquables en occitan sont intégrés au « Trésor national » (protection relative à l’export à l’étranger par exemple).
  6. Les pouvoirs publics sont encouragés par la loi à recourir à l’affichage bilingue français-occitan.

Une analyse plus précise des impacts de cette loi sur les modalités d’enseignement de l’occitan est disponible ici : https://www.ofici-occitan.eu/fr/ce-que-la-loi-molac-va-changer-pour-lenseignement-de-loccitan/

Vous pouvez sélectionner la modalité d’enseignement « immersif » dans la légende de la carte, à gauche de celle-ci :

Le fonctionnement de l'immersion

Les calandretas sont des écoles immersives (l’enseignement y est déployé quasi-intégralement en langue occitane) dans une structure de type loi 1901 qui fonctionnent grâce à l’implication des parents et au soutien financier de ces derniers, des bénévoles et de certaines collectivités, en accord avec les autorités académiques.

Ce sont des écoles qui ont un statut privé mais sous contrat avec l’Etat, qui recrute lui-même les enseignants via un concours dédié et qui les rémunère.

La coordination pédagogique est pilotée à l’échelle interacadémique par la Confédération des calandretas.

Ces établissements peuvent concerner tout niveau de la maternelle au lycée.

Les écoles Calandretas proposent une pédagogie originale, inspirée de la pédagogie Freinet. Cette pédagogie s’appuie sur les principes suivants :

  • L’immersion précoce ;
  • L’éveil au plurilinguisme ;
  • La classe coopérative ;
  • L’ancrage de l’apprentissage dans l’environnement de l’enfant.

Pour en savoir + : http://calandreta.org/fr/pedagogie/

Dans chaque école, le Conselh de regents (conseil des enseignants) pilote la mise en oeuvre du projet éducatif. Il coordonne, développe et impulse les techniques issues des formations et des recherches d’APRENE, institut de formation de Calandreta. Le chef d’établissement, responsable de l’application des décisions du Conselh de regents, veille à la qualité pédagogique de l’établissement.

Le Fonctionnement associatif de l’école est confié au Bureau de l’association gestionnaire qui s’appuie sur des commissions de parents mais aussi sur la Fédération régionale et la Confédération des Calandretas. L’Assemblée Générale se réunit une fois par an. Des A.G. extraordinaires peuvent se tenir en fonction des nécessités de l’actualité.

Les ressources des Calandretas sont composées :

  • de la cotisation des parents ;
  • de la participation des parents (frais de repas, frais de déplacement des enfants, etc …) ;
  • des recettes réalisées lors des festivités ;
  • des subventions des collectivités locales ;
  • des dons privés, soutiens exceptionnels des autres Calandretas ou des Fédérations voire de la Confédération.

La Confederacion Calandreta assure la coordination de l’ensemble des structures Calandreta, la cohésion du mouvement et la conformité des établissements à la Charte.

Les calandretas existent depuis 1979. Voici un rapide historique du mouvement :

  • 1979 : première école occitane fondée à Pau. Elle prendra le nom de Calandreta, qui signifie en Gascon, petite alouette.
  • 1980 : création de la Calandreta de Béziers voit le jour suivie de celles de Toulouse et Montpellier.
  • 1983 : Seaska (Basque), Diwan (Breton), Bressola (Catalan), scola Corsa (Corse) et Calandreta (Occitan) revendiquent ensemble pour une intégration au sein de l’éducation nationale et pour le paiement par l’État des salaires des enseignants.
  • 1989 :  10 écoles Calandreta.
  • 1993 :  17 écoles en activité. Ouverture du centre de formation APRENE pour les enseignants de Calandreta.
  • 1994 :  le Ministre de l’Education Nationale François Bayrou propose pour les écoles Calandreta, dans le cadre de la loi de décembre 1959, le statut d’école privée sous contrat d’association avec l’Etat. Le caractère propre des Calandretas est constitué du bilinguisme par immersion qui implique des effectifs réduits, de la pédagogie innovante et de la laïcité.
  • 1997 : ouverture du 1er collège Calandreta à Grabels.
  • 2019 : 40 ans de Calandreta. 1ère année avec le cursus complet : de la maternelle au baccalauréat
  • 2022 : 3981 enfants scolarisés, 65 écoles, 4 collèges, 1 lycée, 19 départements, 225 enseignants, 350 employés non-enseignants.

Les bénéfices

L’enseignement bilingue immersif français-occitan est reconnu outil de développement des capacités intellectuelles, linguistiques et culturelles des élèves . L’apprentissage précoce de plusieurs langues a une valeur formatrice, il favorise le développement cognitif des élèves et leur permet de mieux apprendre d’autres langues ou d’autres disciplines.

Les projets de calandretas sont des projets associatifs, portés par des parents, des militants et des élus volontaires qui souhaitent s’impliquer activement dans le projet.

La pédagogie calandreta, inspirée des méthodes Freinet, prouve depuis plus de 40 ans son efficacité dans le développement cognitif des enfants, comme le bilinguisme précoce ou l’expression libre des enfants

Accompagner un projet de création d’une calandreta permet d’inclure à la stratégie de développement territorial de la collectivité un axe dédié à la valorisation de la langue occitane.

La convention cadre signée par l’État, les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ainsi que l’Office public de la langue occitane définit clairement l’objectif de « permettre au plus grand nombre d’élèves des régions concernées d’avoir un accès effectif à la langue et à la culture occitanes ».

Les modalités

Dans les écoles publiques du 1er degré (écoles maternelles et élémentaires, soit de la maternelle au CM2), deux formats d’enseignement en occitan existent :

  • l’enseignement bilingue ;
  • l’enseignement extensif.

Dans les écoles associatives laïques calandreta, la seule modalité d’enseignement proposée est l’immersion. Toutes les disciplines sont enseignées en occitan (sauf le français et les langues vivantes étrangères). L’enseignant est bilingue français-occitan.  

 

Cliquez pour zoomer

L’ouverture d’une école calandreta est soumise à l’arbitrage des services académiques de l’Education nationale. C’est un processus de plusieurs mois qui implique différents acteurs : équipes pédagogiques, parents d’élèves, OPLO… Les projets ont besoin d’être soutenus par les collectivités.

Parmi les acteurs concernés, on trouve :

  • les parents d’élèves, constitués en association ;
  • la Confédération calandreta, qui accompagne l’association dans sa création ;
  • la collectivité, qui soutient et accompagne l’initiative et la demande ;
  • les parents d’élèves, qui peuvent également être à l’initiative de la demande ;
  • la Région, cosignataire de la convention pour le développement de l’occitan, qui appuie la demande ;
  • lOPLO, soutien technique et logistique, chargé par l’Etat et les Régions de la mise en oeuvre des conventions académiques pour le développement de l’occitan ;
  • les DSDEN (directions des services départementaux de l’Education nationale), qui pilotent les enquêtes d’intérêt ;
  • les DASEN (directeurs académiques des services de l’Éducation nationale), qui valident ou non la demande ;
  • les IEN (inspecteurs de l’Education nationale), pour faire le lien avec les familles et les équipes pédagogiques.

L’ouverture d’une calandreta est un processus qui peut prendre du temps. C’est un projet associatif, porté par des acteurs du territoire, et éducatif, soutenu par des parents désireux d’y inscrire leurs enfants. L’ouverture de l’école exige l’accord des services académiques. L’agrément n’est pas systématique et s’établit au cas par cas. Les élu.e.s peuvent s’appuyer sur les conventions académiques, le soutien de la Confédération des calandretas et de l’OPLO.

  • ETAPE 1 : se rapprocher des parents d’élèves porteur d’un projet sur le territoire ;
  • ETAPE 2 : identifier les ressources mobilisables pour accompagner le projet (subvention à l’association, mise à disposition de locaux, prise en charge des fluides, accompagnement technique…) ;
  • ETAPE 3 : mobiliser les élu.e.s pour défendre le projet auprès des services académiques ;
  • ETAPE 4 : promouvoir les inscriptions auprès des parents du territoire.

L’Etat recrute lui-même chaque année les enseignants qui seront affectés dans les écoles calandretas. Un concours spécifique est organisé chaque année. Les enseignants sont donc rémunérés par l’Etat.  

Le montant de l’enveloppe à dédier à l’accompagnement d’un projet de calandreta dépend du niveau de soutien souhaité par la collectivité. Il peut s’agir d’un simple soutien technique (pour le montage du projet) ou politique (pour rencontrer les autorités académiques et soutenir l’ouverture de l’école).

Dans le cadre d’une subvention, le montant dépendra des arbitrages internes et des besoins de l’association pilotant le projet. Les mises à disposition de locaux ou de matériel peuvent, elles, s’effectuer à coûts constants. Les prises en charge directes (loyer, fluides, salaires) sont à envisager au cas par cas.

Boîte à outils

Témoignages

Pour vous aider

Groupement d’intérêt public (GIP) rassemblant la Région Nouvelle-Aquitaine, la Région Occitanie, le Ministère de l’Education nationale et le Ministère de la Culture et chargé de la politique linguistique

Accompagnement des projets d’ouverture, formation et accompagnement des équipes éducatives, ingénierie pédagogique, soutien à la réalisation des travaux administratifs, comptables et en matière de gestion

Intervention d’élu.e, présence d’un.e représentant.e à l’occasion d’une réunion publique ou d’une conférence de presse, demande de support logistique
• Région Nouvelle-Aquitaine
  Service Langues & cultures régionales (LCR)
• Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
  Service Langues & cultures régionales (LCR)
  Maison de la Région

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En savoir + sur les projets relatifs à la langue occitane :

Office public de la langue occitane

22 boulevard du Maréchal Juin
31406 Toulouse cedex 9

05 31 61 80 50

contact@ofici-occitan.eu

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