Correspondéncia #4 – EDITO
Chers occitanophones et occitanophiles,
Alors que se profilent la fin de l’année et le début d’un « déconfinement », cette lettre d’information se penche sur les divers dispositifs mis en place par l’Office et ses partenaires, afin de soutenir la langue occitane en cette année si particulière. Il était en effet nécessaire de s’assurer que la distanciation physique ne rima pas avec distanciation sociale ou culturelle, plus particulièrement pour nos élèves : tel était le sens de l’opération « L’Oc en VOD », ou encore du chèque-livre « Libe-libre ! ».
Le bilan de rentrée laisse néanmoins entrevoir les conséquences de la crise sanitaire sur le développement de l’enseignement : moins d’information faite aux parents, donc moins d’élèves inscrits en filière bilingue. A cela s’ajoute la réforme du lycée et du baccalauréat, qui confirme en cette seconde rentrée, ses effets dramatiques sur les effectifs en lycée.
Les développements obtenus ces dernières années sont fragiles. Malgré les résultats de l’enquête socio-linguistique et l’adhésion claire des populations, transmettre la langue demeure encore une politique à défendre, à faire connaître, et plus généralement une bataille culturelle à gagner. Il nous faut agir à différentes échelles, géographiques et temporelles. Pour l’Office, à l’échelle locale, cela passe notamment par la mise en place et le suivi étroit de conventions académiques, ou le déploiement de dispositifs dédiés. L’adoption des conventions pour l’enseignement de l’occitan dans les académies de Toulouse et Montpellier, l’arrivée d’un second chargé de mission « enseignement » à l’Office mis à disposition par le ministère de l’Education nationale, les importantes candidatures sur le dispositif Ensenhar Professeurs en 2020, sont autant de pistes positives à consolider. A l’échelle nationale, il s’agit, entre autres, de faire entendre nos voix dans les différents débats, comme celui qui vient de s’achever, sur l’avenir des médias publics.
Avec une équipe consolidée, l’Office va également pouvoir ouvrir de nouveaux chantiers : celui de la formation professionnelle aux côtés des régions et des rectorats, celui de la socialisation de la langue à travers la mobilisation des intercommunalités, enfin, celui d’une stratégie plus forte au niveau national avec les autres offices et collectivités concernées par les langues et cultures régionales.
Charline CLAVEAU,
Présidente de l’Office public de la langue occitane, conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine déléguée aux langues et cultures régionales