Ouvrir un cursus bilingue français-occitan
Elu.e.s, technicien.ne.s d'une collectivité, vous souhaitez ouvrir un cursus bilingue français-occitan dans une école publique de votre territoire ? L'OPLO vous accompagne !
Le cadre légal
Une convention cadre pour le développement de l’occitan a été signée en 2017 entre l’Etat (Ministère de l’Education Nationale), l’OPLO, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Région Occitanie. Cette convention est déclinée au niveau académique.
Il est notamment prévu :
- d’augmenter les effectifs d’élèves bilingues ;
- de renforcer la continuité des cursus de formation ;
- de faciliter le dialogue entre les services de l’Education nationale, les collectivités et les opérateurs associatifs ;
- de se doter de moyens pour accroître durablement le nombre d’enseignants.
La loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dîte « Loi Molac », constitue une avancée notable pour l’enseignement de l’occitan.
Parmi les apports qu’elle induit, 6 points principaux peuvent être identifiés :
- La loi prévoit qu’un enseignement de la langue occitane soit proposé à tous les élèves, de la maternelle au lycée. La mise en œuvre progressive de cette offre généralisée est définie par convention avec les Régions.
- Les écoles associatives Calandretas, qui proposent un enseignement immersif, bénéficient d’un financement public de toutes les communes de résidence des parents.
- Le Gouvernement doit remettre un rapport, chaque année, devant le Parlement, de ses actions relatives à la protection de la langue occitane du point de vue de son enseignement.
- La langue occitane est désormais un élément patrimonial : elle doit à ce titre être protégée.
- Les textes anciens ou les enregistrements remarquables en occitan sont intégrés au « Trésor national » (protection relative à l’export à l’étranger par exemple).
- Les pouvoirs publics sont encouragés par la loi à recourir à l’affichage bilingue français-occitan.
Une analyse plus précise des impacts de cette loi sur les modalités d’enseignement de l’occitan est disponible ici : https://www.ofici-occitan.eu/fr/ce-que-la-loi-molac-va-changer-pour-lenseignement-de-loccitan/
Les bénéfices
L’enseignement bilingue français-occitan est reconnu par le ministère de l’Éducation nationale comme un outil de « développement des capacités intellectuelles, linguistiques et culturelles des élèves » (circulaire du 14-12-2021 / MENE2136384C, ministère de l’Éducation nationale). L’apprentissage précoce de plusieurs langues a une « valeur formatrice » (entretien de Gilbert Dalgalian, psycholinguiste, réalisé avec le rectorat de l’académie de Toulouse, mai 2009). Il favorise le développement cognitif des élèves et leur permet de mieux apprendre d’autres langues ou d’autres disciplines.
L’enseignement bilingue français-occitan est également un vecteur de transmission de la culture et la langue occitanes, lesquelles sont actuellement gravement menacées. L’UNESCO considère en effet que l’occitan est « sérieusement en danger », à cause de son faible taux de transmission, de la baisse et du vieillissement de ses locuteurs[1].
[1] Voir « l’Atlas des langues en danger dans le monde » édité par l’UNESCO en 2010
L’enquête sociolinguistique de 2020 de l’OPLO a montré que 80% des habitants du territoire sont favorables au « développement d’une offre d’enseignement de l’occitan de la maternelle au lycée »[1].
[1] Question posée aux habitants des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie (les résultats de l’enquête sont disponibles sur le site de l’OPLO)
La convention cadre[1] signée par l’État[2], les Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ainsi que l’Office public de la langue occitane définit clairement l’objectif de « permettre au plus grand nombre d’élèves des régions concernées d’avoir un accès effectif à la langue et à la culture occitanes ». Les signataires sont ainsi engagés à « développer la transmission de l’occitan dans le cadre de l’École de la République ».
[1] Convention à retrouver sur le site de l’académie de Toulouse : https://pedagogie.ac-toulouse.fr/langues-vivantes/la-convention-cadre-pour-le-developpement-et-la-structuration-de-l-enseignement-de-l-occitan
[2] Ministère de l’Education nationale
Les modalités
Dans les écoles publiques du 1er degré (écoles maternelles et élémentaires), deux formats d’enseignement en occitan existent :
- l’enseignement bilingue ;
- l’enseignement extensif.
Les cursus bilingues français-occitan sont des classes où l’enseignement est dispensé en langue française et en langue occitane. A noter que l’enseignement bilingue peut se pratiquer à parité horaire (traditionnellement ce qui est pratiqué dans le public) ou en immersif (réseau Calandretas). La circulaire de décembre 2021 permet l’immersif dans le public également.
Voici ce qui distingue l’enseignement bilingue (modalités déployées dans les cursus bilingues français-occitan) de l’enseignement extensif :
Pour pouvoir ouvrir un cursus bilingue, il faut :
- qu’une école soit déjà présente sur le territoire communal ;
- que l’école cible dispose d’un nombre de classes supérieur à 5 : l’ouverture d’un cursus bilingue dans les écoles trop petites mettrait en effet en tension les filières les unes contre les autres (pour les cas d’écoles avec moins de 5 classes, il est toutefois possible de proposer un enseignement renforcé ou de l’initiation).
L’ouverture d’une section bilingue s’effectue à l’initiative de la collectivité. C’est un processus de plusieurs mois qui implique différents acteurs : équipes pédagogiques, parents d’élèves, OPLO… La décision finale appartient aux services départementaux de l’Education nationale.
Parmi les acteurs concernés, on trouve :
- la collectivité à l’initiative de la demande ;
- l‘association Oc-Bi, association pour le développement de l’enseignement bilingue français-occitan dans les écoles publiques, qui soutient, coordonne et peut venir en renfort pour piloter la demande d’ouverture ;
- les parents d’élèves, qui peuvent également être à l’initiative de la demande ;
- la Région, cosignataire de la convention pour le développement de l’occitan, qui appuie la demande ;
- le Département ;
- l’OPLO, soutien technique et logistique, chargé par l’Etat et les Régions de la mise en oeuvre des conventions académiques pour le développement de l’occitan ;
- les DSDEN (directions des services départementaux de l’Education nationale), qui pilotent les enquêtes d’intérêt
- les DASEN (directeurs académiques des services de l’Éducation nationale), qui valident ou non la demande ;
- les IEN (inspecteurs de l’Education nationale) et les CPD (conseillers pédagogiques départementaux), pour faire le lien avec les familles et les équipes pédagogiques ;
- les équipes pédagogiques, à impliquer dans le projet dès le départ.
L’ouverture d’une section bilingue peut s’envisager en 6 étapes :
- ETAPE 1 : Définition du projet ;
- ETAPE 2 : Concertation équipe pédagogique / parents d’élèves / DSDEN ;
- ETAPE 3 : Vote d’une délibération par la collectivité pour demander une étude de faisabilité à inspection académique ;
- ETAPE 4 : Validation du projet par les services de l’Education nationale ;
- ETAPE 5 : Communication en direction des parents ;
- ETAPE 6 : Ouverture de la classe à la rentrée scolaire de septembre.
Le protocole théorique est le suivant :
Ce sont les services de l’Education nationale qui se chargent de recruter, affecter ou former un.e enseignant.e bilingue qui sera affecté.e sur le poste de la section.
Les enseignant.e.s sont titulaires du Concours de recrutement des professeurs des écoles, avec mention occitan, ou bien après avoir suivi une formation linguistique et pédagogique complémentaire d’un an (dispositif « ENSENHAR Professor.a« ).
L’ouverture d’une classe bilingue n’occasionne aucune dépense complémentaire pour la commune.
Des dépenses indirectes peuvent toutefois être générées : adaptation des locaux scolaires, formation de personnels périscolaires bilingues, soutien spécifique aux acteurs associatifs intervenant en milieu scolaire.
A noter que les communes ne disposant pas d’enseignement d’occitan sur leur territoire sont tenues de payer un forfait scolaire pour les enfants de plus de 3 ans scolarisés dans les écoles des communes qui proposent un enseignement de l’occitan. L’ouverture d’une section bilingue dans la commune permet d’éviter de payer ce forfait.
Boîte à outils
Exemples de délibérations votées en conseil municipal ou communautaire :
Exemple de courrier adressé à la présidence de Région :
Cette affiche peut être adaptée pour votre commune en adressant une demande auprès des services de l’OPLO :
Cette invitation, à diffuser auprès des parents d’élèves, peut être adaptée pour votre commune en adressant une demande auprès des services de l’OPLO :
Voici un modèle personnalisable de communiqué de presse, qui peut être adapté par les services de l’OPLO sur demande des collectivités concernées :
Des exemplaires de ce dépliant peuvent vous être adressés sur demande an sollicitant les services de l’OPLO :
Des exemplaires de ce dépliant peuvent vous être adressés sur demande an sollicitant les services de l’OPLO :
Témoignages
Pour vous aider
Cadrage juridique et conventionnel, accompagnement institutionnel, relations partenaires, diffusion de matériel d’information, communication presse, secrétariat
• Office public de la langue occitane (OPLO) www.ofici-occitan.eu / contact@ofici-occitan.eu
Repérage des écoles éligibles, échange avec les parents d’élèves et les parents élus, tenue
de permanences, information des familles, préinscriptions, accompagnement à la création d’une
association de parents d’élèves
• Association pour le bilinguisme français-occitan dans l’enseignement public (Òc-Bi)
oc.bi.free.fr / ocbiaquitania@free.fr / ocbioccitania@free.fr
Consultation du conseil de l’école, définition des besoins en postes, enquête d’intérêt, procédure :
• Office public de la langue occitane (OPLO)
www.ofici-occitan.eu / contact@ofici-occitan.eu
• Association pour le bilinguisme français-occitan dans l’enseignement public (Òc-Bi)
oc.bi.free.fr / ocbiaquitania@free.fr / ocbioccitania@free.
Intervention d’élu.e, présence d’un.e représentant.e à l’occasion d’une réunion publique ou d’une conférence de presse, demande de support logistique
• Région Nouvelle-Aquitaine
Service Langues & cultures régionales (LCR)
• Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
Service Langues & cultures régionales (LCR)
Maison de la Région